La région d’Ha Giang
Dans le voyage, et les ballades en général, j’apprécie de voir de beaux paysages mais ce que j’aime surtout c’est traverser des villages. Attraper quelques minutes de vie des habitants, échanger un bonjour ou un regard, découvrir leurs coutumes et leur quotidien. C’est la première fois que dans un trek nous avons la chance d’associer d’aussi beaux paysages avec autant de beaux villages empreints d’authenticité. Ce pays continu de nous émerveiller et nous surprendre.
Ha Giang est la ville la plus septentrionale du Vietnam. Lors de notre trek nous allons même longer la frontière Chinoise. On a fait le choix de partir avec un guide, c’est plus confo et il paraît que la route est difficile. Pendant 3 jours je serai sur le scoot du guide et Tom aura le sien. Nous n’avons plus qu’à nous laisser guider par Trung, un jeune homme de 20 ans issu de l’ethnie Tay.
Jour 1 : Phuong Thien – Bac me – Du Gia village
Premier arrêt pour découvrir un village de la minorité Tay pas très loin d’Ha Giang.
Les maisons sont sur pilotis dans le style traditionnel. Structure en bois et toit en feuille de palmier. C’est une méthode qui permet de bien aérer la maison et d’éviter l’humidité, importante ici. Il n’y a qu’une seule pièce. Les lits sont situés le long des murs et parfois séparés d’un petit rideau pour plus d’intimité. Le centre de la pièce est le lieu commun où la famille se retrouve pour cuisiner et manger.
Généralement autour de chaque maison se trouve un petit d’un lopin de terre pour la culture du riz ou autres légumes, des poules, des cochons et un petit lac pour les poissons. De quoi bien se nourrir. Les habitants ici sont encore le plus souvent agriculteurs.
On poursuit notre route.
Le tourisme est encore assez peu développé ici et les enfants sont souvent curieux de nous voir arriver dans leurs villages. Ils se collent aux vitres du resto pour nous regarder et les plus téméraires nous lancent des Hello! en rigolant. Ça nous rappelle la Chine, quand les passants étaient enthousiastes de voir des farangs.
Le long de la route on découvre des paysages montagneux et bordés de rizières.
En fin d’après-midi nous arrivons dans le petit village de Du Gia. Nous allons dormir dans un homestay. Les homestay sont des habitants qui nous accueillent dans leur maison traditionnelle et qui nous prépareront les repas. Un parent âgé est décédé la veille, du coup il y a beaucoup de monde dans la maison. Ils viennent pour préparer la cérémonie. Les membres de la famille sont en bas et confectionnent des tissus, des lampions en papier… L’ambiance n’est pas morose.
La tradition ici est, lorsqu’il y a des invités, de leur servir de l’alcool de riz. On porte un toast, on trinque, on boit (cul sec évidemment) et on se serre la main. Les toasts s’enchaînent et il faut trouver des ruses pour limiter les doses. 😉
De gauche à droite : notre hôte, un membre de sa famille, un autre guide et Tom
Jour 2 : Meo vac – Dong van
Le lendemain matin, des femmes se sont installées pour continuer leurs préparatifs.
C’est aujourd’hui que nous verrons les plus beaux paysages. Nous allons traverser un parc géologique. Un massif karstique composé de pics et de canyons.
Le soir on dormira à Don Van dans une guest house. Moins chaleureux mais plus confortable …
Jour 3 : Lung Cu – Yem minh
Dernier jour du road trip. Alors qu’on roulait environ 80 km chaque jour les deux premiers jours, aujourd’hui il faudra en faire 150. En scoot ce n’est pas rien.
On démarre la journée direction la frontière chinoise. Globalement, les Vietnamiens apprécient les français et ne sont pas très rancuniers des américains mais ils Détestent les chinois. C’est amusant car de notre point de vue ils y ressemblent beaucoup. Au bord de la frontière il y a une grande tour dans un style très communiste et qui offre une jolie vue à 360°.
Puis on s’arrête près d’un petit chemin barré de barbelés qui marque une des frontières avec la Chine. Les locaux vietnamiens ont le droit de traverser le temps d’une journée.
On continue notre route et nos rencontres avec les habitants des montagnes.
Elles portent parfois 40 kg sur le dos
Transport de porc
Le trip se termine en fin de journée. On a mal au dos mais on est contents. C’est rare de pouvoir s’immerger autant dans des cultures qui sont restées très traditionnelles et de profiter de paysages aussi très beau.
Journée autour d’Ha Giang
Sur les 50 derniers km du voyage nous n’avons pas pris le temps de nous arrêter. Il était tard, nous étions fatigués. Pendant ces 3 jours on a vu quelques groupes faire le même tour que nous par eux-mêmes et nous, on aime bien notre indépendance. Avoir un guide était bien utile, vu les conditions de la route, mais il serait pratique aussi je sache conduire un scoot. J’avais repéré la route sur les derniers km, elle est en bon état, c’est plat, il y a deux voies. C’est un bon circuit pour tester. On est donc resté un jour de plus pour retourner sur les derniers 30 km et m’essayer à la conduite. Tom, de son côté, en profite pour s’entraîner sur la version semi-manuelle du scooter.
L’épreuve du feu
Nous nous sommes arrêtés dans une homestay pour manger le midi. Le propriétaire, qui ne parlait pas un mot d’anglais, était très fier de nous montrer son moulin à eau qui lui permet d’alimenter ses rizières. Fait en bambou c’est vrai qu’il était beau. On a bien mangé puis on est repartis.
Repas dans la pièce commune. Comme d’habitude l’ameublement est assez minimaliste.
Une famille qui récolte le riz
La femme en bleu a le dos plié en deux à force de s’être baissée. Elle ne peux plus se redresser.
Nous avons terminé notre tour du nord vietnamien et nous commençons à descendre vers le sud. Prochaine étape, la baie d’halong.
Voyage en bus couchette.
De nuit ou de jour, une spécialité vietnamienne assez confortable.